Faut-il envoyer une lettre de motivation en 2025 ?

Vous vous apprêtez à postuler et vous hésitez : est-ce que la lettre de motivation a encore un sens en 2025 ? Est-ce qu’elle est lue ? Est-ce qu’elle change vraiment quelque chose ? La tentation est grande de zapper cette étape. Le CV semble suffisant. Et pourtant… Avant de trancher trop vite, il vaut mieux prendre un moment pour voir ce qui a changé — ou pas — autour de cette fameuse lettre. Parce que tout dépend du poste, de l’entreprise, de la manière dont vous la rédigez et surtout de l’usage que vous en faites.

La lettre de motivation, un rituel dépassé ?

Depuis quelques années, on entend tout et son contraire. Certains recruteurs affirment qu’ils ne les lisent jamais. D’autres y accordent une vraie attention. Une chose est sûre : la lettre de motivation classique, rigide, pleine de phrases toutes faites, ne sert plus à rien.

Mais une lettre courte, claire, bien ciblée, peut encore faire la différence. Pas pour répéter le CV. Pour donner du contexte. Montrer ce que vous comprenez du poste. Et ce que vous avez à apporter. En 2025, ce n’est plus la lettre elle-même qui compte, mais ce qu’elle dit, comment elle le dit, et à qui elle s’adresse.

Pourquoi certaines entreprises la demandent toujours ?

Beaucoup de recruteurs aiment encore avoir un aperçu de ce que vous avez compris du poste. Savoir pourquoi vous postulez, ce que vous attendez, ce que vous visez. Pour les postes à forte dimension humaine (relations clients, accompagnement, encadrement…), la lettre permet aussi de sentir le ton, le positionnement, la posture.

Même si elle est lue rapidement, elle en dit parfois plus qu’un CV finement conçu avec l’aide de l’IA. Elle montre si vous savez synthétiser, vous adapter, écrire de façon fluide. Dans certains secteurs (éducation, social, administratif, RH…), elle reste un réflexe de lecture. La zapper, c’est parfois passer à côté.

Quand est-ce qu’on peut s’en passer ?

Pour des candidatures très techniques, très opérationnelles ou très urgentes, la lettre de motivation n’est pas indispensable. Si l’entreprise privilégie les tests, les entretiens express ou le tri automatique, vous n’aurez peut-être même pas l’occasion d’en envoyer une.

Autre cas : quand vous passez par une plateforme avec un formulaire pré-rempli. Là, la motivation est souvent résumée en quelques lignes, ou intégrée dans une réponse à une question spécifique. La lettre devient alors un champ de texte parmi d’autres. Et dans ce format, il vaut mieux être direct et impactant.

Que regardent vraiment les recruteurs ?

Ils ne lisent pas tous la lettre en entier. Idem pour votre lettre de motivation pour la fac de droit. Certains vont directement à la dernière ligne. D’autres la survolent. Mais beaucoup cherchent un signal clair : avez-vous pris le temps de comprendre le poste ? Est-ce que vous avez un minimum personnalisé ? Est-ce qu’il y a une cohérence entre votre parcours, ce que vous dites et ce que l’offre demande ?

Même un paragraphe bien écrit, inséré dans le mail de candidature, peut suffire à faire la différence. Ce n’est pas le format qui compte, c’est la pertinence.

Lettre en pièce jointe ou texte dans le mail ?

En 2025, il est de plus en plus courant de rédiger directement dans le corps du mail. Le ton est plus direct, plus fluide, moins formaté. Ce choix permet aussi de capter l’attention rapidement. En revanche, si l’offre demande une lettre formelle, il vaut mieux la joindre au format PDF, avec une vraie structure (intro, corps, conclusion).

L’idéal ? Faire les deux : un message d’accroche dans le mail et une lettre plus détaillée en pièce jointe. Sauf si vous sentez que le recruteur préfère un message simple et court.

Ce qu’une bonne lettre peut encore apporter

Une lettre bien faite permet de :

• expliquer un changement de parcours
• justifier une reconversion
• éclairer un trou dans le CV
• appuyer une candidature spontanée
• montrer que vous avez cerné les enjeux du poste

Ce n’est pas un copier-coller de votre parcours. C’est une passerelle entre ce que vous êtes et ce que l’entreprise cherche. Et c’est souvent là que ça se joue.

Ce qu’il faut éviter absolument

• Les formules toutes faites du type « Votre entreprise, reconnue dans son secteur… »
• Les lettres trop longues (1 page suffit largement)
• Les redites du CV
• Le ton rigide, scolaire, impersonnel
• L’absence d’adresse précise (« Madame, Monsieur » par défaut)

Une lettre insipide peut faire plus de mal qu’un message bref et bien pensé. Si vous ne vous sentez pas inspiré, mieux vaut ne pas en envoyer du tout plutôt que d’envoyer un texte générique.

Alternatives qui prennent de l’ampleur

Certains candidats optent pour d’autres formes :

• Une vidéo courte (1 à 2 min) pour expliquer leur motivation
• Un portfolio ou un mini-site personnalisé
• Une synthèse de motivation sur LinkedIn
• Une recommandation ciblée envoyée directement

Ces formats alternatifs attirent l’œil, mais ne remplacent pas toujours la lettre, surtout si elle est explicitement demandée.

Alors, faut-il envoyer une lettre en 2025 ?

Si elle est demandée, évidemment oui. Si ce n’est pas précisé, tout dépend du contexte. Mais une lettre courte, claire, utile, pensée pour le poste visé, reste un outil fort. Surtout quand elle sort du lot.

Ne vous forcez pas à écrire un roman. Posez une idée, exprimez un positionnement, donnez un indice sur votre personnalité professionnelle. Cela peut suffire à vous faire décrocher un appel.