Recevoir une proposition de formation de la part de France Travail (anciennement Pôle emploi), c’est fréquent. Vous êtes inscrit comme demandeur d’emploi, vous échangez avec votre conseiller et une formation entre dans la discussion. Elle semble utile, mais elle ne vous convient pas ? Alors, pouvez-vous refuser une formation France Travail sans conséquences ? Ou est-ce que ce refus peut vous coûter des droits ? Avant de répondre trop vite, faisons le point calmement.
D’abord, à quoi sert une formation proposée par France Travail ?
France Travail propose régulièrement des formations dans le cadre du retour à l’emploi. Ces formations sont financées par différents dispositifs (AIF, AFC, POEI…) et visent à :
- développer de nouvelles compétences,
- faciliter l’accès à un secteur en tension,
- adapter votre profil à une demande précise.

Elles ne sont pas là pour vous faire perdre du temps. Mais elles doivent rester en lien avec votre projet professionnel. Et c’est là que tout se joue.
Refuser une formation : est-ce légalement possible ?
Oui, vous avez le droit de refuser une formation. C’est comme refuser une offre d’emploi sans fermer les portes. Aucun texte ne vous oblige à accepter sans réfléchir. En revanche, le refus n’est pas sans conséquence, surtout s’il s’agit d’une formation qualifiante ou en lien direct avec un emploi disponible.
France Travail peut considérer que vous n’êtes pas dans une démarche active de retour à l’emploi. Cela peut entraîner :
- une radiation temporaire
- une suspension partielle ou totale de vos allocations
Mais attention, tout dépend de la situation. Refuser ne veut pas dire sanction. Il faut savoir expliquer.
Refuser intelligemment, ça change tout
La manière dont vous exprimez votre refus est décisive. Si vous balayez la proposition d’un non sec, sans justification, vous prenez un risque. En revanche, si vous exposez des raisons concrètes, argumentées et en lien avec votre projet, la posture change.
Quelques exemples valables :
- La formation ne correspond pas à votre domaine
- Vous avez déjà les compétences visées
- Elle est trop éloignée géographiquement
- Elle entre en conflit avec une recherche d’emploi déjà bien avancée
- Vous êtes en reconversion et suivez un autre parcours en parallèle
Tout cela doit être exprimé calmement, lors d’un entretien ou dans un courrier. France Travail peut entendre, si vous restez dans une logique cohérente.
Ce que dit la réglementation
L’article L.5411-6-3 du Code du travail précise qu’un demandeur d’emploi doit répondre aux convocations et accepter les actions proposées sauf motif légitime. Ce terme est essentiel. Il ouvre la porte à l’échange, à l’explication, à la personnalisation du suivi.
Un refus sans explication peut entraîner une sanction. Mais un refus motivé, cohérent et exprimé en amont est souvent accepté.
Votre conseiller France Travail a aussi une marge de manœuvre. Il peut comprendre votre situation s’il voit que vous êtes actif, impliqué et transparent.
L’importance du projet professionnel
C’est ici que tout se joue. Si vous avez un projet professionnel construit, validé et réaliste, vous êtes mieux armé pour refuser une formation inadaptée. Votre dossier parle pour vous.
France Travail ne cherche pas à vous imposer une voie. Mais si vous n’avez pas de projet clair, ou si vous laissez paraître un manque d’implication, le rapport de force se renverse.
D’où l’intérêt de :
- formaliser votre projet (fiche de suivi, démarches entreprises…)
- l’expliquer en rendez-vous
- montrer votre cohérence dans les choix que vous faites
Refuser une formation devient alors un choix réfléchi, pas une fuite.
Et si la formation vous intéresse, mais que le moment ne s’y prête pas ?
Parfois, la formation semble intéressante, mais ce n’est pas le bon moment : contraintes familiales, santé, organisation, garde d’enfant, déménagement en cours… Là encore, expliquez.
France Travail peut envisager un report, une adaptation ou une recherche d’alternative plus souple. Il vaut toujours mieux dialoguer que subir.
Formation obligatoire ou simple suggestion ?
Toutes les propositions de France Travail n’ont pas le même poids. Certaines formations sont liées à un recrutement précis (POEI, préparation opérationnelle à l’emploi individuelle). D’autres sont plus exploratoires, informatives.
Avant de refuser, posez des questions claires :
- Cette formation est-elle obligatoire ?
- Que se passe-t-il si je ne l’accepte pas ?
- Existe-t-il une autre session ou un autre format ?
Vous avez le droit de savoir avant de vous engager.
Conseils pour gérer un refus sans tension
Refuser une formation ne veut pas dire claquer la porte. Vous pouvez exprimer votre désaccord de manière claire, sans générer de tension. Pour cela, quelques réflexes simples peuvent vraiment changer la donne.
- Préparez vos arguments à l’avance.
- Montrez que vous êtes actif en mentionnant les démarches que vous avez déjà entamées, les candidatures en cours ou les formations suivies.
- Soyez courtois, mais ferme, avec un ton posé et respectueux.
- Proposez une alternative concrète. Cela peut être une autre formation plus adaptée, un report ou un autre dispositif.
- Conserver une trace écrite comme un email ou un résumé d’échange peut vous protéger en cas de malentendu ou de désaccord.

Refuser une formation : une étape, pas un blocage
Vous n’êtes pas obligé d’accepter tout ce que l’on vous propose. Mais vous avez tout intérêt à construire un discours cohérent autour de vos choix. France Travail ne sanctionne pas à l’aveugle. Ce qui compte, c’est la logique de votre parcours, votre régularité, et votre capacité à argumenter.
Refuser une formation, ce n’est pas refuser d’avancer. C’est parfois protéger un cap que vous vous êtes fixé. Tant que vous restez dans une dynamique active, claire et construite, vous êtes dans votre droit.